Cyanite (ou kyanite ou disthène)

Voilà une pierre porteuse de symboles aussi divers qu’étranges !

Tout d’abord l’origine du nom : vous aurez déjà constaté à travers le titre que sa carte d’identité est pour le moins changeante, puisqu’elle peut indifféremment s’appeler cyanite (le plus courant chez nous), kyanite ou encore disthène. Voyons cela d’un peu plus près.

La kyanite ou cyanite tient son nom du grec « kuanos » qui signifie bleu. Jusque-là, rien de vraiment bizarre : c’est effectivement une pierre bleue (dans la plupart des cas). Le disthène, quant à lui, se décompose en « dis » qui veut simplement dire deux ou double et de « sthenos » qui signifie force. Le disthène serait donc une pierre à double force. Cette appellation plus spécifique viendrait de sa dureté mesurée sur l’échelle de Mohs. En effet, depuis que vous me lisez, vous savez que les pierres peuvent présenter des plans différents dans l’organisation chimique de leurs molécules. C’est ainsi que le disthène présente deux duretés spécifiques : 4,5 ou 7,5 quand cette dureté est mesurée selon des axes différents.

Quand je vous aurai parlé de sa formule chimique (Al2SiO5), que j’aurai ajouté qu’elle peut contenir des traces de sélénium, de chrome, de fer, de magnésium, de calcium et de potassium et qu’elle relève du système cristallin triclinique, vous en saurez scientifiquement presque assez sur cette merveille.

cyanite
Cyanite

Après cette première image, je suis bien sûre que vous vous serez déjà fait la réflexion, en lithothérapeute averti, qu’elle ressemble pas mal à… du saphir. Ben oui, évidemment. Et comme d’habitude des commerçants peu scrupuleux pourraient facilement vous proposer du saphir à des prix défiant toute concurrence en vous vendant de la cyanite. Ou encore de la cordiérite qu’ils osent même appeler « saphir d’eau ».

Un petit truc peut-être pour ne pas vous laisser piéger : recherchez dans la transparence de la pierre les « fibres » longitudinales visibles ci-dessus qui ne sont pas présentes dans le saphir. Sachez aussi qu’en principe la cyanite est trop fragile pour la bijouterie à cause de sa dureté « mutable ».

Si vous vous êtes malgré tout laissés abuser, ne vous étonnez pas au fil du temps de constater que l’éclat de votre pierre diminue ainsi que son brillant, surtout suite au contact d’autres matériaux plus durs. Ce qui ne serait pas le cas avec un saphir véritable.

Dans l’industrie, le disthène est parfois utilisé pour la fabrication de céramiques à cause de sa propriété de résistance aux acides.

Comme d’habitude, la composition chimique de la cyanite va déterminer ses propriétés sur le plan physique. L’élément dominant est ici l’aluminium qui va lui conférer ses capacités calmantes et anti-stress. C’est aussi lui qui fera de cette pierre une bonne indication contre les insomnies, les troubles de la mémoire et l’atonie cérébrale. La cyanite est par ailleurs utile contre les troubles de l’ouïe, elle donne un timbre de voix harmonieux et calme les pathologies de la gorge.

Sa couleur d’un beau bleu va évidemment la rendre active dans les difficultés physiques et psychologiques liées au plexus laryngé et au chakra du troisième œil. C’est ainsi que de nombreuses propriétés vont lui être associées, comme la capacité à traiter les problèmes psychologiques spécifiques, les névroses, les dérèglements mentaux. Elle calmera les excessifs et les colériques. Elle permettra de rationaliser la pensée et apportera la faculté de mettre en place une action déterminée, ainsi qu’un discours fluide et aisé. Et c’est encore sa couleur qui serait appréciée des marins pour les rassurer en mer. Devait pas y en avoir beaucoup à bord du Titanic…

Sur le plan le plus subtil, elle autorise à faire confiance à ses intuitions et surtout à les suivre. Elle reste malgré cela une pierre de logique qui parle d’identité individuelle, d’exploration de notre propre passé pour décoder notre présent et l’accepter. Elle permettrait de passer en douceur et quiétude du monde de la matière à celui de l’au-delà. A ce titre, elle lutte efficacement contre la peur de la mort.