Stibine
Dans le contexte des pierres très vieilles et très étudiées, j’ai choisi de vous parler d’une pierre connue et utilisée dès l’Antiquité : la stibine, autre nom du sulfure d’antimoine.
Chez les Grecs, elle prenait le nom de « stimmi » et chez les Romains « stibium ». C’est vous dire si sa carte d’identité a été établie très tôt…
A ces époques, elle était principalement utilisée à titre de cosmétique. Réduite en poudre, elle était appliquée sur les paupières avec une aiguille en os. Elle avait la réputation d’élargir l’œil et de rendre le regard doucement langoureux. Cette utilisation comme fard est même mentionnée dans la bible : Jézabel en usait…
Toujours en Orient et jusqu’à notre époque, la stibine reste utilisée pour le même usage : elle a simplement changé de nom pour prendre celui de kohol, ce qui doit sans doute vous dire quelque chose.
L’alchimie s’est évidemment penchée sur cette pierre très particulière, un ouvrage entier lui fut consacré par Basile Valentin, alchimiste du XVe siècle sous le titre : « Le char triomphant de l’antimoine ». Ce qui n’empêche pas le Parlement français d’interdire son usage en 1566. Cette interdiction sera cependant inopérante : la stibine aurait, paraît-il, guéri le jeune roi Louis XIV !
D’après Grimaldy, autre alchimiste, l’antimoine va prendre à travers les âges et selon les vertus qu’on va lui prêter des noms plus ou moins fantaisistes :
Le Loup : parce qu’il consomme et dévore tous les métaux, sauf l’or.
Prothée : parce qu’il reçoit toutes sortes de formes et qu’il se revêt de toutes les couleurs par le moyen du feu.
Plomb sacré, plomb des philosophes et plomb des sages : parce qu’il est en rapport avec Saturne qui dévorait ses enfants comme il dévore les métaux…
C’est ainsi qu’à travers les âges, la stibine est considérée comme un objet magique attirant les meilleures influences célestes.
Mais revenons à des considérations moins ésotériques : la stibine est donc un sulfure d’antimoine de formule chimique Sb2S3. Sa molécule de base possède donc deux atomes d’antimoine pour trois atomes de soufre. Sa dureté est faible, seulement 2 sur l’échelle de Mohs et elle appartient au système cristallin orthorhombique.
Vertus et propriétés potentielles de la stibine
Dans notre découverte des propriétés potentielles de la stibine, il nous faudra donc prendre en compte les applications du soufre et celles de l’antimoine : pour une fois, avec une formule chimique simple comme celle-là, cela ne devrait pas présenter trop de difficultés. Il ne faut cependant pas oublier que les éléments se potentialisent entre eux et peuvent donc produire des effets plus importants que la somme simple de leurs composants !
Voyons cela d’un peu plus près, et tout d’abord pour l’antimoine.
Il est utilisé depuis le Moyen Age comme vomitif (beurk !), contre les ulcérations, les plaies et les hémorragies. Son application autour des yeux comme fard à paupières lui donne aussi un lien avec les collyres. De manière plus large, c’est un purificateur général du corps. Actuellement, il est surtout employé comme antidouleur dans toutes les formes d’arthrites et de rhumatismes, même aigües. C’est également un bon soutien de l’œsophage et de l’estomac.
Le soufre est quant à lui reconnu également depuis l’Antiquité comme désinfectant. Il joue un rôle essentiel dans la peau et les cartilages. Il entretient la souplesse des articulations et permet une meilleure motricité. Il participe structurellement à l’organisation des protéines, il intervient au niveau du foie et des poumons comme détoxiquant et anti-infectieux.
Parfaite illustration de la méthode de soin : diriger la pointe du cristal vers la zone douloureuse.
Au niveau psychologique, il faudra encore ajouter que la stibine donne à l’individu de reconnaître en lui-même des potentiels ignorés et de se découvrir des capacités réactionnelles appropriées dans les moments difficiles.
Elle coupe les liens émotionnels entre les personnes en cas de séparation matérielle. Comme la plupart des pierres noires, c’est évidemment une pierre de protection qui équilibre les besoins matériels et les aspirations spirituelles.
Je reprendrai donc les mots attribués à Orphée : la Terre produit le remède à chaque mal…